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C'était un personnage et j'ajouterai digne
de respect pour son action émérite et son immense sollicitude au sein de
notre merveilleuse contrée qu'était Saïda. C'était ma marraine et je
l'appelais Marraine. Ses "doigts de fée" comme je les qualifiais, guérissaient
et embellissaient tout ce qu'ils touchaient. De la luxation à l'entorse,
aux vertèbres décalées, torticolis, vertiges, etc... rien n'avait de secret
pour elle. En effet, elle était en mesure de diagnostiquer le mal, tel un
praticien; ainsi donc, consciente de ses capacités, se gardait-elle de soigner
ce qui ne répondait pas à ses aptitudes. Ses soins conduisant infailliblement
à une guérison presque immédiate, que je peux attester pour en avoir été
témoin en maintes occasions. Sollicitée par tous, les médecins entre
autres, elle était le secours permanent des footballeurs de notre talentueux
GCS. Sa demeure était un véritable sacerdoce. Empreinte d'une très
grande bonté et d'humeur toujours égale, elle accueillait généreusement
et soignait sans discernement du plus riche au plus pauvre. Si soucieuse
de la santé de ses patients, elle l'était aussi de son jardin qu'elle bichonnait
avec grâce et dévotion. Ce jardin c'était un havre de paix, un ravissement où fleurs de toutes sortes croissaient et embellissaient comme par enchantement. Je ne pouvais qu'être séduite par ce charisme incontesté dont était dotée ma chère Marraine. L'exode ne l'a nullement éloignée des Saïdéens dont certains, fidèles à sa science, venaient au Blanc Mesnil dans la région parisienne, pour lui rendre visite et se faire soigner. Elle y résidait avec sa fille Yvonne et son gendre Zozo Lopez qui l'adorait comme sa propre mère. Proche de ma Marraine dans cette ville (comme à Saida, nos habitations étaient distantes de 50 mètres ), pendant plusieurs années, j'ai eu le bonheur d'être très souvent à ses côtés, de l'écouter attentivement, de l'apprécier pleinement, de l'aimer fortement. Je garde au plus profond de moi-même ses précieux conseils et confidences si chers à mon coeur. Son doux souvenir restera à jamais indélébile. De par ce don merveilleux, que Dieu lui avait octroyé, elle a su démontrer comment soulager et guérir les maux d'autrui et dispenser tant d'amour. Oui, amis Saïdéens et tous ceux des villages environnants qui avez eu quelquefois recours aux bons soins de Mme. Usero, offrez-lui de tendres pensées. Elle n'en sera que plus heureuse dans "ce jardin, là-haut". Texte de Hélène Gimenez-Carillo |