Franchetti
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Bravo à toute l'équipe de l'amicale et de la rédaction de l'Écho de Saïda. De mieux en mieux, que de progrès... De là-haut, nos regrettés disparus, dont certains fondateurs, doivent être en admiration devant le travail accompli par votre équipe, équipe que l'on aimerait connaître un peu plus que sous l'appellation " Bureau de l'Amicale". C'est difficile de parler de soi-même n'est-ce-pas? Pourtant c'est ce que vous nous demandez, et d'oublier style et "ortaugraph". J'ai eu tellement de plaisir en lisant le dernier bulletin de liaison, que je me jette à l'eau car je voudrais, grâce à vous, rendre hommage à tous nos ancêtres qui ont tant fait pour que nous soyons aujourd'hui fiers d'être leurs enfants. C'est tout simple; en citant leurs noms, ils ne seront plus jamais les "obscurs" ou les "oubliés".

Je commencerai par ces casseurs de pierre qui ont tant souffert le long de nos routes et de nos voies ferrées, ces tailleurs de vignes et d'oliviers souvent saisonniers comme Ferrer et Aniceto.
M. Vallier, était le maréchal-ferrant; sédentaire, il était content d'avoir des admirateurs et c'était un plaisir de le voir travailler sous le grand soufflet, que son aide Boudali actionnait continuellement face à son enclume, tenant dans sa main gauche une grande pince avec au bout un fer à cheval chauffé blanc et dans l'autre un lourd marteau. Il frappait un coup sur le fer, un coup sur l'enclume; ça donnait un ding-dong, ding-dong agréable à l'oreille et ce n'est qu'à l'appel de la cloche de l'école toute proche que nous le quittions. C'était encore plus dur lorsqu'il devait cercler une roue de charrette ou de carriole. Tous les propriétaires de chevaux, mules, comme les Ascensio, Barbera, Beringuer, Blanca, Boyer, Egea, Ganay, Giles, Henard, Rico, Robert, Thomas, ont eu un jour besoin des services de M. Vallier, ainsi que celui de M. Blanchandin, notre bourrelier; un artiste dans la confection de harnais, surtout le collier, fait à la mesure de la bête qui devait le porter... C'était chaque fois une oeuvre d'art.

Mon autre grand bonhomme, c'était un vrai bâtisseur; il était "son" architecte, le constructeur; il avait pour nom M. Mora. Aidé de son manoeuvre marocain, il savait tout faire, des fondations à la toiture, infatigable, malgré, dans les derniers temps, son âge avancé. Quelle est la maison qui n'a pas eu d'amélioration grâce à son savoir? C'était un modèle en tout; poli, gentil, humour, famille, humain... Des mains calleuses, je passe à nos fonctionnaires, les gendarmes à cheval aux petits soins pour leurs montures; ils n'avaient pas de juments que je sache, par contre ils ont su nous prendre pas mal de "pouliches": gendarme Chauzy avec Marie Zivaco, Torres avec Rosalie Delolmo, Casas avec Cacinette Torres, Ricoux avec Pierrette Costa... Un seul
civil, j'allais écrire "étalon", Rico Henri prit pour femme la fille du chef de gendarmerie Hernandez; l'honneur était sauf......

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