Et
qu'ils m'accueillent avec des cris de haine
par Henri Martinez Editions Robert Laffont |
Il y a vingt
ans, s'achevait la guerre d'Algérie et un million de Pieds-noirs quittaient
leur terre natale, Alger, Oran, Constantine, pour trouver refuge en "métropole".
lci, on les a dits "rapatriés"; eux, ils se sentaient expatriés. "J'ai porté
ce livre en moi pendant vingt ans", dit Henri Martinez. Parce qu'il faut
vingt ans pour que s'apaisent dans le coeur d'un jeune homme les passions
et les haines et qu'il puisse enfin dire, avec passion mais sans haine,
ce que furent, sous les coups des forces françaises, les derniers mois de
la résistance des Français d'Oran face à l'abandon, au déshonneur et à l'exil.
Le FLN n'avait pu les vaincre; ils furent vaincus par ceux qui devaient
les sauver. Ce fut une guerre civile et aucune autre guerre ne laisse plus
d'amertume et de plaies ouvertes au coeur des survivants, surtout quand
l'Histoire refuse de la reconnaître pour telle. Vingt ans après, Henri Martinez porte témoignage devant l'Histoire. Parce que le jour doit venir où il faut que ces choses soient dites et que l'on sache, enfin, qui étaient les hommes qui combattaient sous le sigle OAS, pourquoi ils combattaient et qui était leur véritable ennemi; quelles étaient leurs raisons et quels furent leurs rêves. Contre des adversaires sans pitié, ils menèrent une guerre sans pitié. Ce qui est sûr, ce qui apparaît ici en clair, c'est qu'ils n'ont pas mérité le signe d'infamie dont on a voulu les marquer. Bien d'autres hommes avant eux ont combattu et sont morts pour leur patrie et pour leur honneur. Ce livre ne dit que le réel et le vrai. Vingt ans après la tragédie, il faut l'entendre. |