Notre Mémoire

Depuis quelques années, l'Echo de Saïda comporte une rubrique "les Saïdèens ont la parole", ouverte à tous. Pour éviter toute ambiguïté, Saïda ou Saïdèens c'est aussi dans notre esprit toute la région de Saïda: Ain-el-Hadjar, Nazereg, Franchetti, Wagram et autres lieux autour de la ville phare. Nous recevons et nous publions des lettres, des textes, des informations, sur la réussite des uns et des autres. Nous sommes aussi heureux, émus ou nostalgiques de retrouver des souvenirs vieux de quarante, cinquante, soixante ans et plus, des faits parfois anodins, pour nous à l'époque et tellement émouvants maintenant. Ces souvenirs de la vie de tous les jours, chacun dans son milieu familial, de travail, de loisirs, c'est la mémoire, les racines qui remontent à la surface, ces souvenirs ne peuvent être évoqués que par chacun de nous pour ce qui le concerne.

Nous avons tous un milieu familial, grands-parents, parents avec un voeu personnel, toujours différent du voisin. C'est à cette diversité que nous voulons faire appel pour alimenter encore longtemps notre rubrique "Souvenirs de là-bas''. Ce qui précède n'a eu pour but que de vous inciter à parler et à écrire, à ne pas compter seulement sur la toute petite équipe de gestion et de rédaction de notre bulletin de liaison. Nous recevons beaucoup d'encouragements et de remerciements qui nous vont droit au coeur. Nous recevons également de temps en temps une lettre du style: " Bravo pour votre action. Nous vous remercions pour ce que vous faites, mais, je vous reproche de ne pas avoir parlé de ma famille, de mon grand-père..."

Comment peut-on nous demander plus de 30 ans après, alors qu'une génération a complètement disparu, que notre génération arrivée en métropole entre 30 et 40 ans, a aujourd'hui entre 60 et 70 ans, de faire un article sur telle ou telle personne. Même si elle a marqué de son empreinte la vie de sa ville, de son village à l'époque, cela relève de l'illusoire, de l'utopie tant nous manquerions de points de repères, de réalités pour ne pas écrire que des banalités. Aussi nous demandons à toutes celles et ceux qui éprouvent le besoin de faire revivre le passé, de se prendre en charge, d'écrire des articles que nous publierons volontiers. Que chacun plonge dans sa mémoire, dans les documents laissés par les anciens, et nous vous promettons encore beaucoup de belles pages. Un proverbe africain dit que lorqu'un ancien meurt c'est toute une bibliothèque qui disparaît, alors avant de disparaître à notre tour, essayons de laisser la bibliothèque Saïda la plus complète et la plus enrichissante possible à nos descendants.

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