![]() 1993 (1) |
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En 1962, nous avons dû quitter Saïda et nous éparpiller à travers une
France inconnue pour la plupart d'entre nous. Pendant une dizaine d'années,
l'inquiétude de l'avenir, les problèmes de réinstallation, de reclassement,
la nécessité de faire face au quotidien, ont tout naturellement été la priorité
de chacun de nous. Petit à petit, avec le dynamisme et la rage de réussir
qui caractérise notre communauté, nous avons sorti la tête de l'eau et en
1972 une idée lumineuse a surgi chez quelques femmes et hommes de chez nous
installés dans le Var. lls se reconnaîtront... Cette idée, c'était de réunir
au bout de 10 ans, des Saïdèens autour d'une bonne table, histoire
de se revoir, de parler, de demander des nouvelles des amis, parfois même
de la famille, perdus dans l'exode. Et ce fut un premier succès, modéré par rapport aux grands rassemblements qui vont suivre, mais avec le mérite d'être le premier d'une chaîne de 10 rassemblements bisannuels maintenant. Le 11ème est déjà organisé: il aura lieu ce 30 mai 1993, jour de Pentecôte, à Lyon Saint-Vulbas. Cette année 1972 a été le début d'une belle aventure saïdèenne qui, nous l'espérons tous, se perpétuera longtemps encore. Nous nous sommes laissés dire que les promoteurs de Bandor 72 ont déjà pris rang pour organiser le rassemblement 1995. Vingt-et-un ans, c'est plus que l'âge adulte et l'occasion de faire le point, de définir de nouvelles orientations à notre Amicale. Une première évidence, les Saïdèens vieillissent et il suffit de lire les "Carnets de l'Amicale" pour compter nos amis disparus. La génération des 60 ans en 1962 n'est plus là, à de très rares exceptions, les 20-30 ou 40 ans de 1962 sont aujourd'hui quinquagénaires, sexagénaires ou plus. Et là apparaît la seconde évidence; il y a trop peu de jeunes Saïdèens de moins de trente ans qui suivent l'amicale. Sans doute sommes-nous un peu responsables de cet état de fait: avons-nous su les intéresser à l'amicale? Avons-nous insisté affectueusement pour les entraîner dans nos grands rassemblements ou réunions régionales? Nos jeunes ont en général réussi leur vie en France et on ne compte plus leurs succès dans les professions libérales, la fonction publique, l'armée, l'industrie, le commerce, les arts et bien d'autres secteurs... Nous en sommes très fiers. Ne pourrait-on pas trouver une initiative susceptible de les sensibiliser à leurs racines? Certes, ils sont nés en France où tout comme. Certes beaucoup d'entre eux ont épousé des "patos". Mais justement, à l'heure où chacun est à la recherche de racines dans notre monde urbanisé, sachons profiter de la curiosité, souvent passionnée, des "pièces rapportées", pour les sensibiliser à l'amicale. Sachons les accueillir, mieux leur faire ressentir que cette amicale est la leur, qu'ils doivent, avec l'aide de leurs anciens, en devenir le "noyau dur" porteur de pérennité et d'avenir. L'amicale étant le gage précieux de la mémoire collective de nos racines, de leurs racines, c'est aux jeunes de se demander comment les actions de l'amicale peuvent s'enrichir. |
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